INTRO
Adaption du roman éponyme, "En attendant Bojangles" est un film réalisé par Régis Roinsard dans le courant de l'année 2020. Au costume, la chef costumière Emmanuelle Youchnovski avec qui, j'ai élaboré cette recherche de silhouettes pour les personnages principaux interprétés par Virginie Efira, Romain Duris et bien d'autres. Au travers de plusieurs époques, telles que les années 50, 60 ou 70 le défis reste le même: Adapter l'histoire du costume de par les matières, les coupes ou encore les couleurs avec une touche de modernité.
Paris. Penchée sur le nourrisson, Camille lui parle doucement, et lui sourit avec un air paisible qu’on ne lui a jamais vu. Georges la regarde, épris.
CAMILLE
"… Ne laisse jamais personne te dicter ce que tu dois ressentir, qui tu dois être… Personne, tu m’entends ? Personne n’est à ta place : on appelle ça la condition humaine, et ce n’est pas aussi terrible qu’on le dit, ce serait même plutôt formidable. Si on est ce qu’on choisit, alors on devient le maître du monde. Ça peut faire peur, c’est vrai, c’est un pouvoir monstrueux. Certains pensent même que ce n’est qu’une illusion… Mais si tu décides que c’est la seule vérité qui soit, alors ça le sera."
" Sous le regard vif de GEORGES, 32 ans, le plus jeune d’entre eux. Il déambule en rythme, en fredonnant sur la musique.
GEORGES
"Si. (Camille affecte un air scandalisé.) Nous fréquentions le même hôtel, à Paris, pendant la deuxième guerre. Elle s’est réfugiée dans ma chambre à cause des bombardements. C’était une belle nuit d’été. La terreur, la chaleur…Nous n’avons pas résisté. "
CAMILLE
Doux Jésus, vous êtes peut-être mon grand-père !
GEORGES (opine avec sérieux)
J’ai tout de suite senti que nous étions faits du même bois.
La tactique de Charles semble faire mouche : Gary retrouve ses yeux d’enfants.
GARY
"… Ah bon ? Pourquoi ? "
CHARLES
"Les premiers parce qu’un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. (Gary écoute, fasciné.) … Les seconds, parce qu’un homme chapeauté d’un suppositoire et qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette est forcément un homme très dangereux."
Charles relève des yeux désemparés sur le petit garçon. Un temps… Le menton de Gary tremble, il est au bord des larmes. Mais il ne pleure pas, comme s’il acceptait la fatalité.
GARY(cite sa mère, la voix fébrile)
"… Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire… Vous mentez si bien, ce serait dommage de nous en priver. "
Un sourire parmi des larmes silencieuses, Gary sort et s’approche de l’oiseau, qui vient lover sa tête contre lui… Il se tourne vers Charles, apaisé.
GARY
"… Il va falloir qu’on danse beaucoup, tous les deux. Pour être heureux à leur place. "